Au fil de votre visite de Villefranche, il vous faudra ouvrir l’œil ! Ne manquez pas les pépites qui se cachent dans les rues et aux abords de la ville…Fontaines, belles maisons, on vous livre ici nos coups de cœur.

Les Conteurs
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La fontaine du Griffoul

La fontaine, édifiée en 1336 par les consuls de la ville, se compose d’une cuve de calcaire ornée de personnages. Alimentée par une source, la fontaine permettait aux femmes, aux domestiques et aux porteurs d’eau de venir s’approvisionner.


On imagine combien ce lieu, autrefois populaire et bruyant, permettait de propager les nouvelles et les rumeurs.
A côté se situait le Mazel, un bâtiment dans lequel, au XVe siècle, se regroupaient les bouchers de la ville. Ceux qui ne tenaient pas bonne viande ou qui vendaient pendant le Carême risquaient de fortes amendes…

Les maisons des riches marchands

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La maison Dardenne (XVIe siècle) – place Notre Dame

Cette demeure de facture Renaissance a été construite dans les années 1540 pour Jean Imbert Dardenne, négociant en cuivre et consul de la ville. L’hôtel particulier, organisé autour d’une cour qui desservait son magasin, lui permettait de recevoir sa famille et ses amis, d’impressionner ses collègues et meilleurs clients.
Ici, on passe par degrés du gothique –qui flamboie au plafond du premier palier- à l’audace de la Renaissance, qui jette une galerie ouverte au-dessus de la cour et fait saillir des murs des bustes souriants de couples italiens.

La maison Combettes (début du XVIe siècle) – rue du sergent Bories

Une étroite et imposante tour Renaissance domine la maison Combettes.
Une cour, autrefois séparée de la rue par un mur, donne accès à la demeure. La tour, dans laquelle un escalier à vis dessert deux corps de bâtiment, surplombe la rue avec autorité et exprime le statut social des propriétaires : il faut voir et être vu…
La porte et les premières fenêtres à meneaux sont ornées de motifs sculptés italianisants : rinceaux, trophées, putti, coquilles et médaillons.
Au sommet, une chambre haute repose sur des mâchicoulis au-dessous desquels figurent les armes de la famille.

La maison Gaubert (fin du XVe siècle) – rue Marcellin Fabre

Construite après un incendie qui ravagea la place Notre-Dame en 1497, cette demeure adopte l’architecture de la fin du Moyen âge.
La tour, dans laquelle est aménagé un escalier à vis, distribue deux corps de logis à pans de bois. Au-dessus de la porte, un arc est décoré de feuilles d’acanthe et de culots sculptés. Des animaux y sont représentés dans une corbeille végétale. L’un porte un harnais (un cheval), un second tient dans sa gueule une branche de pommier qui pourrait évoquer le péché originel. Derrière eux sont figurés un personnage et un dragon. La scène, qui semble s’inspirer de l’histoire religieuse, illustrerait une fable populaire représentant des animaux savants.
Sous la fenêtre, des grappes de raisin évoquent l’opulence du foyer. De chaque côté, des niches accueillaient les statues protectrices de saints patrons. Comme celle de la maison Combettes, la tour est un élément fonctionnel et ostentatoire qui matérialise le statut social de ses occupants.
Elle reproduit symboliquement le schéma constructif du donjon qui domine verticalement le château fort.

La maison Armand (fin du XVe siècle) – place Notre Dame

Construite après l’incendie qui ravagea la place Notre-Dame en 1497, l’étroite façade de pierre est ouverte par des claires-voies. Ces fenêtres à meneaux (croisées), dont l’encadrement est décoré d’un bâton écoté (se dit d’un rameau dont les petites branches ont été coupées) ou d’un cordon torsadé, permettent d’éclairer et de hiérarchiser les niveaux d’habitation.
Au premier étage, des culots sculptés représentent l’Annonciation : la Vierge en prière fait face à l’archange Gabriel. Les fenêtres du second étage adoptent une ordonnance similaire, mais possèdent une ornementation végétale plus conventionnelle.
Le dernier niveau, affecté au couchage ou à la domesticité, n’est ouvert que par deux croisées dépourvues de décor.

Le château de Graves

A 2 kilomètres de Villefranche de Rouergue, le château de Graves campe fièrement son élégante et solide silhouette sur l’une des collines de verdure qui domine la bastide.
Ce château Renaissance a été construit entre 1543 et 1555 par Jean Imbert Dardenne, riche marchand de cuivre et consul de Villefranche.

Dirigé par Guillaume de Lyssorgues, brillant architecte de la Renaissance, le chantier symbolise la réussite sociale et financière de son illustre commanditaire et traduit les préoccupations esthétiques de son temps : il met en œuvre les dernières techniques ramenées d’Italie et selon le goût nouveau, inspiré de l’art antique. C’est un château quadrangulaire autour d’une cour parfaitement carrée, flanquée de tours de 7 m de diamètre, il ne possède aucune défense. Il s’agit plus d’un château de plaisance largement ouvert vers l’extérieur.

Pris en 1570 et occupé un court moment par les troupes huguenotes, le château est assiégé par les catholiques qui coupent l’approvisionnement en eau, le ravitaillement en vivres et massacre la garnison protestante. La demeure passe ensuite dans les mains de plusieurs familles avant d’être achetée par la communauté des frères de Picpus, actuelle propriétaire.

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Le château de Graves

Libre accès pour le rez de chaussée, la chapelle et le jardin

La chapelle de Treize Pierres

La chapelle de Treize Pierres est érigée en 1510, aux abords de Villefranche de Rouergue. Sa création est liée à la crainte inspirée par la peste de 1506 qui dévasta la ville. Les habitants décident alors de dédier un sanctuaire à la Vierge pour qu’elle les protège de ce fléau.
En 1628, l’édifice est augmenté de deux chapelles (Saint Roch et Saint Joseph) et l’on ajoute le portail en pierre de l’entrée.
Ce sanctuaire offre un intérêt particulier : les fresques de style byzantin qui l’animent.

Celles-ci furent exécutées en 1952, en même temps que d’importants travaux de restauration, par Nicolas Greschny (1912-1985) un peintre d’icônes d’origine russe, qui décora en France de nombreuses églises. La nef toute entière retrace la vie de la vierge : l’Annonciation, la Nativité, La Dormition sur les murs, tandis que le Couronnement et la Vierge de l’Apocalypse occupent la voûte en berceau.

A noter également parmi ce foisonnement de couleurs et de personnages d’inspiration byzantine, un chemin de croix très expressif qui vient rythmer les murs de l’édifice.

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La chapelle sainte Emile de Rodat

Elle occupe l’emplacement d’un ancien couvent de Franciscains mentionné en 1290 et détruit après la Révolution française. Il en subsiste une salle capitulaire du XIVe siècle qui sert actuellement de crypte pour la châsse de sainte Emilie de Rodat ainsi qu’une partie du mur nord de la nef.

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La chapelle de style néo-gothique dominée par un haut clocher-mur a été édifiée entre 1951 et 1958.
La vie religieuse de la ville est dominée par le rayonnement d’Emilie de Rodat.
Conçue pour recevoir les pèlerins et les fidèles, la chapelle commémore l’action de sainte Emilie de Rodat, fondatrice de la congrégation de la Sainte-Famille, qui se chargea de l’éducation des orphelines au XIXe siècle.
Des fresques, un groupe sculpté par Denys Puech et des vitraux ornent la crypte.

Sainte Emilie de Rodat est née en Aveyron (à Druelle) dans une noble et riche famille le 6 septembre 1787. Dès 1816, elle fonde à Villefranche de Rouergue la congrégation de la Sainte Famille qui accueille les orphelins et les jeunes filles pour la plupart indigentes. Elle est canonisée en 1950.
De nombreuses communautés sont créées dans les départements voisins de l’Aveyron, et par la suite des missions dans plus de 10 pays étrangers.

Fond de Jazz – Discothèque de documentation de jazz

Amateurs de musique jazz, un trésor se cache à Villefranche-de-Rouergue !

Deuxième fond public français de jazz, cette collection a été réunie par Hugues Panassié, célèbre et respecté critique de jazz originaire de la région. Grâce à la notoriété grandissante de ce fonds déjà précieux, d’importants dons et legs sont venus s’y greffer.

Aujourd’hui, les supports se sont diversifiés et le fonds documentaire possède des milliers de documents aussi divers que les supports sonores (78 tours, 33 tours, bandes magnétiques, CD, DVD) les archives écrites (livres, biographies, correspondances, magazines…), les affiches ou les photographies.

Des CD, comme ces rarissimes enregistrements de VDiscs ou les émissions radiophoniques « Jazz Panorama », véritables cours magistraux de « Maître Panassié » y sont en vente.

Le théâtre à l’italienne de style néo-Renaissance

L’édifice adopte le modèle du théâtre à l’italienne, caractérisé par une séparation distincte entre la scène et la salle ; le parterre en forme de rampe offre une visibilité et une acoustique parfaites. Le balcon quant à lui est en forme de fer à cheval. La jauge globale de 352 places en fait une salle conviviale qui donne une proximité entre la scène et le public.

Comme c’est le cas pour de nombreux théâtres de la fin de XIXe siècle, le décor, à l’intérieur comme à l’extérieur, est de style néo-Renaissance. La façade et la salle associent des pilastres, des colonnes, des mascarons, des guirlandes de fleurs, des frises grecques qui en font un lieu chargé d’histoire.

La chapelle Saint-Jacques

Sur l’itinéraire conduisant les pèlerins du Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle, via Conques et les Pyrénées, la bastide de Villefranche-de-Rouergue fait partie des haltes appréciées, en atteste la présence d’un hôpital dédié à Saint-Jacques pour recevoir les pèlerins, dès 1339.

C’est en 1455, que l’édification de la chapelle Saint-Jacques est amorcée. Elle est vraisemblablement bâtie sur l’emplacement de l’hôpital primitif, enserrée dans le bâti urbain. Cette construction est contemporaine de la chartreuse Saint-Sauveur (1451-1459) et des voûtes de la collégiale (1474).

La chapelle est un bel exemple d’architecture gothique méridionale à nef unique. Le portail d’entrée ogival tout comme la porte d’entrée en bois, à deux vantaux ornés de décors en plis de serviette, (qui viennent d’être restaurés) sont très caractéristiques du style gothique flamboyant rappelant les remplages contemporains du petit cloître de la chartreuse Saint-Sauveur.

Jerome Morel
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